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Nature et paysages

Émergence d’une dorsale séparant le grand large du plateau de la Recherche, l’île d’Hoedic a su préserver jusqu’à nos jours une insularité rare.

Milieux naturels remarquables et sociétés humaines authentiques s’y accordent avec équilibre depuis des siècles. Sur ce “caillou” du Mor Braz aux hivers doux et aux étés frais, la vie a prospéré de manière singulière, les hommes s’ajustant toujours aux ressources disponibles.menhirDunes et cordons de galets accrochés aux pointes rocheuses, bas marais arrière dunaires, pelouses rases, fourrés et prairies dessinent une succession d’habitats où influences méridionales et atlantiques se côtoient sur plus de 200 hectares. Tout au long de multiples et riches lisières naturelles, vies végétales et animales s’interpénètrent avec bonheur.

Entre le nord-est abrité et le sud-ouest exposé aux rigueurs de l’océan, le contraste est saisissant. Du côté du Champ du Menhir, landes et fourrés s’élèvent sur d’anciennes parcelles cultivées. Une vaste roselière s’étend en contrebas du hameau du Paluden. Vu de ce côté, le village d’Hoedic apparaît lové aux abords d’une paisible campagne verdoyante.

Une vaste roselière s’étend en contrebas du hameau du Paluden. Vu de ce côté, le village d’Hoedic apparaît lové aux abords d’une paisible campagne verdoyante. Appréhendé de la côte rocheuse de Caspéraquiz, le paysage est tout autre. Il révèle une communauté d’hommes établie sur une terre rase et dont les petites maisons blanches, serrées les unes contre les autres, émergent d’un pays battu par les vents. En juin, les franges sableuses de l’île se couvrent du jaune doré des immortelles des dunes. L’atmosphère est alors imprégnée par une odeur envoûtante de carry indien.

Il n’est plus qu’à se laisser emporter, à la fin de l’été, par les altières silhouettes des lis de mer et leurs longues fleurs blanches desquelles jaillissent des étamines orangées, pour n’avoir d’autres envies que de se poser là et ne plus rien attendre.

Flore

Bénéficiant d’un climat particulièrement clément, Hoedic représente pour de nombreuses espèces méridionales leur limite nord de répartition. De la dune blanche mobile à la dune grise stabilisée s’étage une flore particulièrement riche. Tapis de pourpiers de mer aux petites rosettes grasses et brillantes, tiges blondes d’oyats, grandes fleurs violacées et odorantes des giroflées des dunes, ombelles vertes et lumineuses des euphorbes du littoral y composent une mosaïque aux couleurs chaleureuses.

La santoline maritime, essence méditerranéenne s’il en est, a trouvé sur les côtes sableuses de l’île un havre pour épanouir son beau feuillage et diffuser en Bretagne son parfum de sud. Venus des côtes d’Espagne et du Portugal, les oeillets des dunes parsèment au printemps, de leurs pétales roses finement découpés, les sables gris. Par endroits, un arbrisseau, le raisin de mer, couvre les dunes fixées.
Caché parmi les graminées, l’ophrys de la passion, en bonne orchidée, a pris l’aspect d’une araignée pour se faire polliniser par quelque arachnide bienveillant. Dans les dépressions et les prairies humides, la végétation s’est élevée. L’orchis à fleurs lâches égaye les étendues vertes de sa belle teinte violette tandis que parmi la végétation lacustre du Paluden, scirpes des lacs et laîches des sables bordent les hauts roseaux.

D’août à septembre, les sublimes fleurs blanches des lis de mer jonchent les rivages du levant. Pour peu, l’on se croirait au pays des cigales, si à l’ouest battu par les embruns, il n’y avait sur les cordons de galets les larges feuilles des choux marins, sur les pelouses dunaires les longs poils soyeux des queues de lièvre émergeant des lichens gris et plus à l’intérieur, les landes rases à ajoncs prostrés.flore 2

Faune

De passage ou sédentaire, l’avifaune d’Hoedic est tout simplement étonnante. Avec plus d’espèces que d’hectares, l’île est un vrai paradis ornithologique.

Quelques oiseaux de pleine mer particulièrement rares fréquentent en hiver ses rivages. Parmi eux, le plongeon catmarin, dont le nom provient de son miaulement d’amour, est un véritable submersible qui nage à la façon d’un cormoran. lever soleil estPlongeons imbrins, guillemots de Troïl, pingouins torda et fous de Bassan croisent plus au large alors que sur la grève, une cohorte de limicoles s’affaire en tous sens. Gravelots, bécasseaux et tournepierres arpentent la grève chacun selon son style.

Les grands gravelots courent sur quelques mètres puis soudain s’arrêtent, happent une proie, puis s’envolent pour se reposer à faible distance. Les bécasseaux sanderling, en quête de petits mollusques, trottinent inlassablement au bord des vagues tandis que les tournepierres à collier, pour se nourrir de vers et de crustacés, retournent les cailloux d’un vif coup de bec.

Lors des migrations d’automne ou de printemps, des oiseaux égarés venant d’Afrique, d’Amérique du Nord ou de Sibérie se reposent un temps sur l’île avant de reprendre leur long périple. L’hirondelle des rivages y séjourne pour nicher dans les falaises sableuses de la côte. Aigrettes garzette et hérons cendrés habitent le marais en compagnie des canards colvert, tadornes de Belon, foulques macroule et grèbes castagneux. Les rousserolles effarvatte, adeptes de l’accro-roseau, animent la roselière de leur babil incessant.
Comme pour célébrer cette vie, les crapauds calamite se rassemblent en nombre d’avril à mai dans la mare d’une ancienne carrière pour former un ensemble vocal pour chants roulés qui, de nuit, peut s’entendre à près de 2 kilomètres.